Benoît X,
antipape, nommé Jean,
évêque de Vélétri, fut élevé au
saint-siège par une
faction tumultueuse
(1), composée en grande partie de gens armés. Cette élection s'était faite nuitamment, au mois de mars 1058, au moment où le
pape Etienne IX venait de
fermer les yeux, et au mépris du conseil qu'il avait donné de ne rien terminer avant le retour d'Hildebrand, qu'il avait envoyé négocier en Allemagne. L'intrus qui avait été nommé était si
ignorant, qu'il n'aurait pu expliquer un seul verset des psaumes. Les Italiens lui donnèrent le surnom de
Mincio ou
Minchione, qui signifie stupide. L'
évêque d'Ostie se refusa à sacrer Benoît. On s'adressa à l'
archiprêtre, qu'on amena de
force et qu'on sut y contraindre. Hildebrand, revenu de son ambassade, fit procéder à une autre élection à Sienne. On nomma, au commencement de 1059,
Gérard, qui prit le nom de Nicolas II. Benoît, ayant appris qu'il
était question de le
déposer dans un
concile, fut touché de remords, vint se jeter aux pieds du pape, qui lui pardonna, et leva l'
excommunication prononcée contre lui, à condition qu'il demeurerait à Ste-Marie-Majeure, déposé de l'
épiscopat et de la
prêtrise. Le schisme
fut ainsi terminé. L'usurpateur mourut dans le cours de l'année 1059. Il est compté cependant, comme
Benoît X, dans la liste des papes légitimes.
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(1) Celle de la puissante famille des comtes de Toscanelli, qui déjà avait élevé à la tiare
Benoît VI.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 3 - Page 649)