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Manéthon

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Biographie universelle ancienne et moderne

      Manéthon ou Manétho, célèbre prêtre égyptien, était originaire de Sebennytus, et florissait sous le règne de Ptolémée Philadelphe, vers l'an 263 avant l'ère vulgaire. Il remplissait, d'après une tradition que nous a conservée Georges le Syncelle, les fonctions de grand prêtre (archiereus) et de garde des archives sacrées dans le temple d'Héliopolis.

      Il avait composé plusieurs ouvrages importants, entre autres une Histoire universelle de l'Egypte, qu'il entreprit à la prière de Ptolémée, auquel il la dédia. Cette histoire est perdue ; celle qu'Annius de Viterbe a publiée sous le nom de Manéthon est, comme on sait, l'ouvrage d'un faussaire du XIIIème siècle. Jules Africain avait inséré l'histoire de Manéthon dans sa Chronographíe, dont il ne subsiste plus que des fragments recueillis par Georges le Syncelle ; on y a retrouvé les trente-et-une dynasties des rois d'Egypte, depuis Ménès jusqu'à Darius. Scaliger les a publiées avec des notes, à la suite de son traité De emendatione temporum ; ainsi que d'Origny, dans sa Chronologie des rois du grand empire des Egyptiens, ouvrage qui repose uniquement sur les calculs de Manéthon, quoiqu'il les combatte quelquefois. Il est vraisemblable que dans sa Chronologie, Manéthon n'avait fait que rédiger en grec ce qui se trouvait consigné sur les inscriptions hiéroglyphiques et dans les papyrus hiératiques, en introduisant quelques synchronismes avec l'histoire grecque dont il accepte les fables et les prétendues origines égyptiennes. Le célèbre fragment du papyrus de Turin nous montre en effet que les Egyptiens avaient dressé la liste des rois et des dynasties. On n'a pu encore, par l'étude des textes épigraphiques ou écrits sur papyrus, véritier l'exactitude des chiffres et des généalogies royales laissés par l'hiérogrammate. Toutefois, son exactitude a été vérifiée en bien des points. Josèphe, qui l'a souvent cité dans sa Réponse à Appion, loue sa fidélité, sa bonne foi et son exactitude. Malheureusement Josèphe, l'Africain, Eusèbe, le Syncelle ont altéré à dessein les chiffres qui se trouvaient dans le livre de Manéthon, en vue de les mettre d'accord avec leurs propres idées ; et les dates et les sommes d'années que nous fournissent ces auteurs chrétiens, d'après lui, disent-ils, ne s'accordent pas toujours entre elles.
      On a composé plus tard, sous le nom de Manéthon, un poème en vers grecs intitulé Apotelesmatica sive de viribus et effectis astrorum lib. VI, Leyde, 1698, in-4° (1). Jacques Gronovius publia cette édition sur un manuscrit de la bibliothèque Laurentienne, dont le célèbre Magliabecchi lui avait adressé une copie ; et il y joignit une traduction latine en prose et des notes. Le savant J.-Albert Fabricius en avait commencé une traduction en vers ; et il déclare qu'il avait trouvé dans ce poème la simplicité et la pureté antique d'Homère : cependant un critique anglais très judicieux (Thom. Tyrwith) le regarde comme une production des temps de la décadence de l'empire (Voyez la curieuse Préface de son édition du poème d'Orphée : De lapidibus, Londres, 1781, in-8°).

      Manéthon avait encore composé, entre autres ouvrages, un Traité sur l'archaïsme et la piété, cité par Porphyre (De abstinentia ab esu animalium lib. II, 55), qui nous apprend que c'est au roi Amasis qu'on devait l'abolition de la coutume sacrilège d'immoler les victimes humaines dans le temple d'Héliopolis. Il est probable que cet ouvrage traitait des anciens rites religieux de l'Egypte. Georges le Syncelle attribue sans fondement à Manéthon un livre sur la canicule ou sur l'étoile Sothis, qui n'est pas plus de l'hiérogrammate de Sebennytus que le poème sur l'apotélesmatique. Suidas, sans plus de critique et parce qu'il avait rencontré son nom écrit de deux façons différentes, a distingué deux auteurs du nom de Manéthon. On trouve un curieux article sur Manéthon et les titres de ses autres ouvrages dans Fabricius, Bibliotheca græca, t. 2, p. 474 et suiv. La meilleure édition des fragments de Manéthon a été donnée par Robert Fruín (Manethonís Sebennytæ eliquiæ, Lugdun. Batavor., 1847, in-8°) ; l'auteur y a joint une dissertation en latin sur la vie de cet écrivain et une dissertation sur la chronologie égyptienne. M. de Bunsen, dans son ouvrage intitulé Ægyptens Stelle in der Weltgeschichte, a aussi réuni les fragments historiques de Manéthon.


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(1)  MM. Axt et Rigler en ont donné une nouvelle édition avec un sommaire et des notes, Cologne, 1832, in-8°.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 26 - Page 330)




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