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Histoire pittoresque de la Franc-Maçonnerie

et des sociétés secrètes anciennes et modernes
François-Timoléon Bègue-Clavel
© France-Spiritualités™






PREMIÈRE PARTIE
Chapitre II


Etablissement du Committee of charity – Détails sur cette institution – Anecdotes – Réunion des loges de Galles à la Grande-Loge – Création de l'office de grand-maître provincial – Formation de la loge des stewards – Suspension des processions publiques – Caricature qui motive cette décision – Initiation du duc de Lorraine, depuis empereur d'Allemagne, et du prince de Galles, père de Georges III – Institution de la Grande-Loge d'Irlande – Etablissement de la Grande-Loge d'Ecosse – Résignation de l'office de grand-maître héréditaire par W. Saint-Clair de Rosslyn – Election de ce frère aux fonctions de grand-maître – La Mère-Loge de KilwinningBonnes œuvres de la Grande-Loge d'Ecosse – Elle pose processionnellement la première pierre de l'hospice royal d'Edimbourg

RÉORGANISATION DE LA FRANC-MAÇONNERIE DANS LES TROIS ROYAUMES DE LA GRANDE-BRETAGNE : Effets de la décision de la loge de Saint-Paul, retardés par les événements politiques. – Situation de la société maçonnique. – Assemblée des quatre loges de Londres, en 1717. – Formation de la Grande-Loge d'Angleterre. – Nomination d'un grand-maître. – Dispositions organiques importantes. – Anciens documents de la société colligés. – Destruction d'une partie de ces documents. – Introduction d'un nouveau mode d'élection du grand-maître. – Installation du grand-maître duc de Montagu. – Procession maçonnique. – Impression des constitutions de la confrérie. – L'ancienne Grande-Loge d'York. – Elle prend le titre de Grande-Loge de TOUTE l'Angleterre. – Juridictions des deux grandes-loges tracées à l'amiable. – Election illégale du duc de Wharton comme grand-maître. – Le duc de Montagu se démet en sa faveur de la grande-maîtrise. – Progrès extraordinaires de la société. – Création de l'office de grand-secrétaire. – Etablissement du Committee of charity. – Détails sur cette institution. – Anecdotes. – Réunion des loges de Galles à la Grande-Loge. – Création de l'office de grand-maître provincial. – Formation de la loge des stewards. – Suspension des processions publiques. – Caricature qui motive cette décision. – Initiation du duc de Lorraine, depuis empereur d'Allemagne, et du prince de Galles, père de Georges III. – Institution de la Grande-Loge d'Irlande. – Etablissement de la Grande-Loge d'Ecosse. – Résignation de l'office de grand-maître héréditaire par W. Saint-Clair de Rosslyn. – Election de ce frère aux fonctions de grand-maître. – La Mère-Loge de Kilwinning. – Bonnes œuvres de la Grande-Loge d'Ecosse. – Elle pose processionnellement la première pierre de l'hospice royal d'Edimbourg.


      Au duc de Buccleugh, qui succéda à ce grand-maître, en 1723, est due la première idée du Committee of charity, institution qui a pour objet de secourir les frères dans la détresse. Le duc de Richmond, élu en 1724, posa les bases de cet établissement, et lord Paisley, comte d'Abercorn, vint, l'année suivante, mettre la dernière main à l'œuvre de ses prédécesseurs. De nos jours, le comité dispose de sommes considérables. Ses fonds s'alimentent par des dons volontaires et par une contribution annuelle de 4 shillings (5 fr.) sur chaque maçon du district de Londres, et de 2 shillings (2 fr. 50 cent.) sur chaque membre des loges des comtés, des régiments et de l'extérieur. Parmi les dons volontaires recueillis par le comité, on cite particulièrement celui de 1000 livres sterling (25.000 fr.), fait en 1819 par le frère William Preston, auteur des Illustrations of Masonry, ouvrage historique auquel nous avons fait de nombreux emprunts. Le Committee of charity distribue d'abondants secours aux frères indigents. Les moindres sommes qu'il leur donne s'élèvent à 5 livres sterling (125 fr.). Eu 1825, il s'inscrivit pour 50 livres sterling (1250 fr.) en faveur de la veuve du voyageur Belzoni, pour laquelle une souscription publique avait été ouverte. Antérieurement, il avait prêté 1000 livres sterling (25.000 fr.) à un frère White, coutelier à Londres, dont les magasins avaient été détruits par le feu ; et lorsque, dans la suite, le débiteur, fidèle à sa promesse, était venu rapporter la somme qu'on lui avait prêtée, le comité l'avait prié d'accepter cet argent et d'en constituer une dot à sa fille.

      En 1726, des loges qui existaient de temps immémorial dans la province de Galles, et dont les membres étaient connus sous le nom de brethren of Wales (frères de Galles), demandèrent à se ranger sous la bannière de la Grande-Loge de Londres. Leur offre fut acceptée ; et, à cette occasion, on institua l'office de grand-maître provincial. Les frères investis de cette charge, qui subsiste encore aujourd'hui, sont les représentants immédiats du grand-maître dans le district sur lequel s'étend leur autorité. Ils jugent les différends qui s'élèvent entre les loges et les frères individuellement. Ils convoquent et président la Grande-Loge provinciale, corps qui, à l'instar de la Grande-Loge nationale, se forme des vénérables et des surveillants, ou des proxies, ou fondés de pouvoirs, de toutes les loges du ressort. Les arrêtés des grandes-loges provinciales ne sont exécutoires que lorsqu'ils ont reçu la sanction de la grande-loge supérieure, à moins qu'il ne s'agisse de matières urgentes ou d'objets d'intérêt purement local. En 1737, la rapide extension qu'avait prise la société rendit nécessaire la création de l'office de député grand-maître provincial, pour soulager les titulaires d'une partie du poids de l'administration des loges soumises à leur juridiction.

      Par l'effet de cette prospérité toujours croissante de la société, les assembléesde communication de quartier et celles des fêtes annuelles de la Grande-Loge avaient fini par devenir très nombreuses, et il s'était particulièrement introduit une grande confusion dans le service des banquets. En 1728, on fit revivre l'ancien usage de nommer des commissaires pour s'occuper spécialement des détails des fêtes, et cette mesure ayant produit les meilleurs résultats, la Grande-Loge arrêta, en 1735, qu'il serait formé, de ces commissaires, un comité permanent qui recevrait le nom de loge des stewards. Peu de temps après, cette loge prit à sa charge, moyennant un abonnement, la fourniture des divers objets de consommation et le paiement des gages des cuisiniers, des sommeliers et des autres officiers de bouche.

      Les fêtes de l'ordre étaient ordinairement accompagnées de processions solennelles. Dans ces occasions, les frères parcouraient les rues, décorés de leurs tabliers, de leurs cordons et de leurs autres insignes ; leurs bannières, les deux colonnes J et B, l'épée flamboyante, les tableaux emblématiques, en un mot, tous les objets mystérieux renfermés jusque-là dans le secret des loges, étaient portés en grande pompe et exposés à la vue des profanes, et des bandes de musiciens et de chanteurs se faisaient alternativement entendre pendant toute la durée de la marche du cortège, sur le passage duquel accourait de toutes parts s'entasser la foule des curieux.

      L'abbé Prévot nous a conservé, dans son journal le Pour et contre, la description détaillée d'une de ces processions. « Le 09 mai 1737, dit-il, jour fixé pour l'installation du comte de Darnley, en qualité de nouveau grand-maître de la société des francs-maçons, tous les grands officiers de cette confrérie, revêtus des colliers de leurs différents emplois, se rendirent vers dix heures du matin chez ce seigneur, et le complimentèrent sur le choix qu'on avait fait de lui pour exercer la charge de grand-maître. Le comte de Darnley fit servir un déjeuner magnifique. A midi, l'on partit de son hôtel, dans Pall-Mall, pour aller dîner à la salle de la compagnie des marchands poissonniers, près du pont de Londres. La marche se fit dans l'ordre suivant : 1. Six carrosses occupés par les douze frères intendants de la fête (stewards), revêtus de leurs colliers et tabliers, et tenant leurs baguettes blanches à la main. Ils étaient deux dans chaque carrosse. 2. Les maîtres des différentes loges de la société, qui étaient au nombre de cent, revêtus de leurs colliers distinctifs, et occupant cinquante carrosses, dans chacun desquels ils étaient deux. 3. Les surveillants et les principaux membres des autres loges, aussi deux à deux dans divers carrosses. 4. Un timbalier, quatre trompettes et huit cors de chasse, montés sur des chevaux blancs. 5. Le comte de Loudon, grand-maître sortant d'exercice, revêtu du grand collier de la confrérie, et le comte de Darnley, nouveau grand-maître, qui avait seulement son tablier, étaient placés dans un superbe carrosse tiré par six chevaux gris-pommelé dont les harnais étaient de velours cramoisi et d'or. 6. Des hérauts d'armes précédaient le carrosse et portaient les marques de la grande-maîtrise. Plusieurs huissiers marchaient aux portières. 7. Le carrosse était suivi des domestiques de ces deux seigneurs, en livrées neuves magnifiques, et, en tête du cortège, marchait à cheval le grand-tuileur, une épée flamboyante à la main. Arrivés à la salle des marchands de poisson, les frères furent reçus dans la première cour par plusieurs membres de la société avec de grandes acclamations de joie. Lorsque tout le monde fut rassemblé dans la salle, on y entendit le rapport des loges établies en pays étrangers. On ordonna la distribution de plusieurs libéralités pour les frères qui pouvaient être dans le besoin. Toute la compagnie se mit ensuite à table, au son des cloches de la paroisse voisine et d'une excellente symphonie. Le repas fut servi sur vingt tables occupées par quatre cent cinquante personnes. »

      Les premières fois, ces manifestations imposèrent à la masse du public ; mais leur retour fréquent dissipa graduellement le prestige qui les avait d'abord entourées : l'humour britannique se donna carrière aux dépens de la confrérie par des quolibets et des rires auxquels succéda le grognement redoutable particulier au peuple anglais dans ses mauvais moments. Les frères firent au commencement bonne contenance ; mais bientôt la division se mit dans leurs rangs. Les plus zélés voulaient qu'on tînt tête à l'orage ; les plus prudents étaient d'avis qu'on ne s'y exposât pas. Quelques-uns des derniers, pensant obtenir plus promptement par ce moyen une décision conforme à leurs vues, firent cause commune avec les railleurs et organisèrent à grands frais des processions grotesques, dont ils amusèrent les oisifs de la ville. Cet argument était peu maçonnique sans doute ; et il faut croire qu'il eût irrité plutôt que convaincu les zélés ; mais on publia en 1742 une caricature qui eut un succès si général à son apparition et qui attira tant de brocards sur les processionnistes, qu'il fallut bien, bon gré, mal gré, qu'ils se considérassent comme battus. Toutefois, ils se retirèrent avec les honneurs de la guerre. Ce n'est, en effet, que trois ans plus tard, en 1745, que, désespérant de vaincre, ils posèrent fièrement les armes, à la suite d'une transaction portant que « les processions seraient maintenues en principe ; mais qu'il faudrait, pour qu'elles eussent lieu à l'avenir, une autorisation spéciale de la Grande-Loge en assemblée de communications de quartier. » Nous avons pensé qu'on verrait avec plaisir une reproduction de la caricature qui eut la gloire de triompher d'une si héroïque résistance (41).

      Ces puérils débats, il faut en convenir, n'étaient pas de nature à relever la maçonnerie dans l'esprit des profanes, qui ne les ignoraient pas et qui s'en amusaient. Cependant, comme la société répandait d'abondantes aumônes, et que, dans toutes les occasions, les maçons se donnaient réciproquement des preuves non équivoques d'affection et de dévouement, on ne l'environnait pas moins pour cela d'estime et de considération, et chaque jour d'illustres candidats briguaient l'honneur d'être admis dans ses rangs.

      Au nombre des acquisitions remarquables qu'elle fit dans ces premiers temps, il faut citer celle de François, duc de Lorraine, grand-duc de Toscane, qui depuis fut empereur d'Allemagne. En 1731, sur une délégation du grand-maître, lord Lovel, une loge se tint à La Haye, sous la présidence de Philippe Stanhope, comte de Chesterfield, alors ambassadeur en Hollande. François y fut initié au grade d'apprenti, en présence d'une nombreuse et brillante assemblée. Dans la même année, ce prince ayant eu occasion de faire un voyage en Angleterre, il y reçut les grades de compagnon et de maître, dans une loge convoquée extraordinairement pour cet objet à Houghton-Hall, comté de Norfolk, résidence de sir Robert Walpole.

      Le prince Frédéric de Galles, père du roi Georges III , fut également initié quelques années après. La loge où il reçut la lumière maçonnique se tint en 1737, au palais de Kew, sous la présidence du docteur Désaguliers, que nous avons vu grand-maître en 1719, et qui, depuis lors, avait puissamment contribué à l'organisation et aux progrès de la confrérie.

      Cependant l'activité déployée par les loges anglaises et l'éclat qui entourait leurs travaux stimulèrent le zèle des maçons d'Irlande et d'Ecosse, qui ne s'assemblaient auparavant qu'à des époques irrégulières et éloignées. Les temples se rouvrirent de toutes parts dans ces deux royaumes, et les réceptions de nouveaux membres se multiplièrent à l'infini.

      En 1729, les loges de Dublin tinrent une grande assemblée dans laquelle elles fondèrent une grande-loge indépendante pour l'Irlande, et appelèrent à la grande-maîtrise le lord vicomte de Kinsgton.

      La Grande-Loge d'Ecosse se forma en 1736. On sait que, dans ce pays, la grande-maîtrise de l'ordre était héréditaire dans la famille des Saint-Clair de Rosslyn depuis 1437. Le dernier rejeton de cette famille, William Saint-Clair de Rosslyn, qui n'avait point d'héritier direct et désespérait d'en avoir, craignit qu'à sa mort la charge dont il était investi ne vînt à demeurer vacante et que la société n'en souffrit dans sa prospérité. Il manifesta à quelques frères, maîtres et surveillants des quatre plus anciennes loges d'Edimbourg et des environs, l'intention bien arrêtée où il était de résigner la grande-maîtrise entre les mains de la confrérie, qui pourvoirait à son remplacement suivant le mode adopté par les maçons d'Angleterre et d'Irlande, c'est-à-dire par voie d'élection. En conséquence de cette résolution, une circulaire, adressée le 11 juillet à toutes les loges de l'Ecosse, les convoqua pour le 30 novembre suivant à Edimbourg, à l'effet d'organiser la maçonnerie sur de nouvelles bases.

      Trente-deux loges répondirent à cet appel. Leurs proxies s'assemblèrent, le 30 novembre 1736, jour de Saint-André, dans le local de la loge la Chapelle de Marie, à Edimbourg. La Grande-Loge d'Ecosse fut d'abord établie, constituée et proclamée dans la forme ordinaire. Ensuite il fut fait lecture de l'acte de renonciation de William Saint-Clair de Rosslyn à la charge de grand-maître héréditaire d'Ecosse ; et le premier usage que fit la Grande-Loge du pouvoir qui lui était remis fut d'appeler, par un suffrage unanime, le donateur aux fonctions de grand-maître national.

      La Grande-Loge décida qu'à partir de ce moment, toutes les loges du royaume devraient se pourvoir, sous peine d'irrégularité, de lettres de constitution délivrées par elle et revêtues du sceau de l'ordre. La plupart des ateliers se soumirent à cette décision. Il n'y eut guère que la Mère-Loge de Kilwinning qui s'y refusa et voulut conserver sa suprématie et son indépendance. Longtemps encore après l'établissement de la Grande-Loge, elle délivra des constitutions de loges, comme elle l'avait fait antérieurement. Cette rivalité donna lieu à de vives disputes, qui troublèrent, souvent de la manière la plus grave, la paix de la confraternité, et qui ne cessèrent qu'en 1807, époque à laquelle la Mère-Loge de Kilwinning consentit enfin à reconnaître l'autorité de la Grande-Loge d'Ecosse, et se rangea sous sa bannière avec toutes les loges qui relevaient d'elle. Elle fut placée, sans numéro, en tête de la liste des loges de l'Ecosse, et son vénérable fut institué grand-maître provincial de l'Ayrshire.

      L'établissement de la Grande-Loge d'Ecosse imprima un nouvel élan à la société dans ce royaume. Le nombre des loges s'accrut considérablement. En 1739, toutes furent divisées en districts, et des grands-maîtres provinciaux furent nommés pour les administrer.

      Une des premières mesures que prit la Grande-Loge fut de constituer son comité de bienfaisance à l'instar de celui de la Grande-Loge d'Angleterre. Elle engagea chacun de ses membres à contribuer par un don volontaire à la formation du fonds de secours, et elle arrêta qu'à l'avenir tout frère qui serait admis dans l'ordre verserait préalablement une somme pour le même objet. Elle ne laissait d'ailleurs échapper aucune occasion d'accomplir de bonnes œuvres en faveur, soit des membres de la confrérie, soit des personnes qui lui étaient étrangères. Lorsqu'en 1737, des habitants d'Edimbourg résolurent d'élever à leurs frais un hospice pour les malades pauvres, la Grande-Loge d'Ecosse s'associa à cet acte de charité, en soldant de ses propres fonds une partie des maçons employés à la construction de l'édifice. La seule condition qu'elle mit à ce concours fut qu'on réserverait une chambre de l'hospice pour y recevoir les frères malades que le grand-maître recommanderait particulièrement. Plus tard, en 1710, la Grande-Loge arrêta qu'elle pourvoirait, à ses frais, à l'éducation professionnelle d'un certain nombre de fils de maçons indigents.

      La Grande-Loge eut occasion à cette époque de faire revivre un ancien usage de la société. Le 02 août 1738, sur la demande de Georges Drummond, un des surveillants de l'Hospice royal, elle se transporta processionnellement, avec l'assistance des loges d'Edimbourg et des villes voisines, sur le lieu où devait être construit cet hospice, pour en poser la première pierre. Le cortège était formé de la manière que nous avons décrite dans notre introduction, en parlant de cette sorte de solennités. Autour du grand-maître, se groupait ce que la maçonnerie comptait de membres les plus illustres, et ce que la ville renfermait de personnages éminents. Il était accompagné du lord prévôt, des conseillers d'Etat, des magistrats civils, des assesseurs de la cour de justice, du président et des membres du collège des médecins, du barreau tout entier. Les pasteurs des différentes paroisses d'Edimbourg s'étaient également associés à la cérémonie. Les formalités ordinaires ayant été remplies, les trompettes sonnèrent, et les applaudissements et les huzza se firent entendre à trois reprises différentes. Le cortège se reforma ensuite et se rendit à la Grande-Loge, où les assistants se séparèrent. La même cérémonie se renouvela deux ans après, pour la pose de la première pierre de l'aile occidentale de l'hospice.

      Ainsi se compléta l'organisation de la franc-maçonnerie dans les trois royaumes de la Grande-Bretagne. Non seulement la société y était puissante et considérée, à raison de la qualité et du crédit de ses chefs et de la majorité de ses membres, à raison aussi des actes de charité qu'elle multipliait autour d'elle, mais encore elle y avait une existence reconnue, et les autorités publiques ne dédaignaient pas, à l'occasion, de lui prêter leur concours officiel. Nous allons montrer maintenant avec quelle rapidité elle se propagea dans le reste du monde.


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(41)  Voir planche n° 8. – L'original a pour titre : A geometrical view of the grand Procession of the scald miserable masons, etc. (Vue géométrique de la grande Procession des misérables pouilleux de maçons, etc.) Le seul exemplaire, peut-être, qui existe aujourd'hui de cette estampe se trouve dans la collection du frère Morison de Greenfield, qui a bien voulu nous autoriser à la reproduire.




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