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Le côté occulte de la Franc-Maçonnerie

Charles Webster Leabeater
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CHAPITRE VII – LE DEUXIÈME DEGRÉ
Les cinq pas

Le candidat doit maintenant s'avancer vers l'Est en faisant les P:. voulus. Ils sont au nombre de cinq et sont faits comme pour s'élever dans l'escalier tournant qui, dans les termes du tableau de la L:., conduit à la porte de la chambre du milieu. Voici comment dans son ouvrage le major Meredith parle de la chambre du milieu :

      Ce terme est dû d'une erreur commise dans la lecture du texte hébreu original ; toutes les autorités en conviennent. Le passage des Rois, VI, 8, doit être lu comme suit : « L'entrée de la rangée de chambres inférieures (et non « de la chambre du milieu ») était au côté droit de la maison, et on montait par un escalier à vis au rang du milieu et de ce rang du milieu au troisième ». En d'autres termes, il y avait à chaque étage une rangée de chambres et l'escalier tournant allait du rez-de-chaussée à l'étage supérieur (cf. v. où il faut remplacer le mot chambre par le mot étage ; aussi Ezéchiel, XLI, 7) (38).

      Les Comp:. passent dans cette chambre, dit le tableau de la L:., pour y recevoir leur salaire, ce qu'ils font sans scrupule ni défiance. Les Comp:. n'ont aucun scrupule à prendre ce qu'ils ont gagné et ne doutent pas un instant que le paiement ne soit exactement ce qui leur est dû. Ceci se rapporte non seulement à l'équité parfaite et à la justice absolue des Maîtres de la Grande Loge Blanche (dont l'un a dit une fois : « l'ingratitude n'est pas un de nos vices »), mais aussi à la grande loi du karma. C'est une loi qui place les êtres vivants, ici-bas, dans le milieu convenable et qui veille à ce qu'un homme reçoive le fruit de son travail et rien de plus. Ainsi la volonté de Dieu est que chacun reçoive ce qui lui est dû ; l'homme ne doit pas craindre de prendre ce qui lui vient (ce peut être l'occasion de rendre de plus grands services), ni supposer qu'on puisse lui dérober ou laisser perdre ce qu'il a mérité. « Ne vous abusez point, dit saint Paul, on ne se joue point de Dieu : car ce que l'homme aura semé, c'est ce qu'il moissonnera aussi. » (Sal., VI, 7.)

      Il recevra dans l'avenir le résultat précis de ce qu'il fait aujourd'hui ; par conséquent ce qu'il reçoit aujourd'hui est le résultat précis de ce qu'il fit autrefois, soit dans d'autres existences, soit dans le passé de sa vie actuelle. Si donc la souffrance lui est imposée, il sait l'avoir méritée ; sans cela elle eût simplement été impossible.

      Autre point intéressant : on nous dit, dans l'explication du tableau de la L:. que les Comp:. étaient payés en monnaie ; ce qui signifie la récompense d'un labeur qui n'est pas immédiatement rémunéré par ses fruits ; tandis que les App:. recevaient leur propre salaire en blé, en vin ou en huile.

      Le froment et le vin rappellent immédiatement les saintes Espèces dans l'Eucharistie chrétienne, de même le mythe du dieu solaire qui s'élève au milieu du Ciel pour mûrir l'épi et la grappe et donne ainsi de sa vie pour le bien d'autrui. Autant de types figurant ce qui pour l'homme est le plus précieux. Le paiement en blé et en vin signifie donc que les plus riches trésors de la terre récompensent les efforts de l'homme et qu'en même temps ils lui apportent la bénédiction de Dieu.

      L'huile représente un grand don celui de la sagesse. Comme l'huile est prise à l'olive broyée, la sagesse est prélevée par l'âme humaine sur toutes ses expériences terrestres. Les résultats matériels du travail périssent, comme il est arrivé des civilisations anciennes disparues ; cependant la sagesse résultant de tous les efforts accomplis, et de toutes les souffrances endurées, demeure dans le cœur de l'homme. La récompense du travail ici-bas n'est pas simplement extérieure et ne se borne pas aux résultats acquis ; elle est intérieure aussi, et se trouve dans le cœur et dans le mental de l'homme lui-même.

      Toutes ces rémunérations sont données à l'App:. comme la conséquence naturelle de son travail, en vertu de la loi karmique ; il les apprécie toutes, il en jouit et s'instruit sans intention spéciale ; mais le Comp:. est autrement bien informé ; il agit avec discernement et devrait avoir complètement maîtrisé ses émotions, il est ainsi capable de décider quels gages il va recevoir, ce que seront sa nourriture et sa boisson, ce qu'il donnera et recevra, ce qu'il lira, enfin quels compagnons il se choisira. Il reçoit sa paye en espèces, achète ce qui lui plaît : il n'est plus un enfant ; son jugement est formé ; il cherche l'expérience et la sagesse ; inutile qu'elles lui soient imposées ou données par autrui.

      Néanmoins, tout en mettant à profit ses biens, sa puissance et les occasions qui se présentent, le Comp:. doit toujours conserver comme idéal le service. Il doit toujours être pour les autres pareil à un épi de blé qui croît près d'une fontaine, afin que sa présence ne cesse d'être pour eux une bénédiction, une source de nourriture spirituelle, leur bonheur et leur prospérité véritables.

      L'escalier est tournant ; cette forme peut indiquer, croyons nous, que l'évolution procède toujours en spirale et jamais en ligne droite. Nous revenons constamment aux genres de travail, de connaissances, de devoirs qui furent autrefois les nôtres, mais toujours à un niveau plus élevé. Dans ses incarnations successives, au cours de son pèlerinage humain, chacun repassera donc par l'enfance, la jeunesse, la virilité, la maturité et ses fruits abondants, mais, comme son évolution progresse, ces stades seront tous plus parfaits qu'auparavant.

      Les spirales de l'évolution sont encore bien autre chose ; aussi les divisions successives de la vie humaine nous donnent-elles un épitome des règnes de la nature. Pendant sa croissance, l'embryon humain prend successivement l'apparence de chacun des règnes précédents ; en outre, dans le développement du corps humain, la période de gestation rappelle l'arc descendant suivi par les règnes élémentaux, comme nous l'apprend la littérature théosophique. Entre la naissance et l'âge de sept ans se place une période où, pensent les éducateurs les plus sages, la nature physique de l'enfant devrait recevoir plus d'attention que ses natures émotionnelle et mentale ; ensuite, et jusqu'à l'âge de quatorze ans environ, vient une époque où le développement, bien compris, des émotions tient la première place ; vient enfin une autre période allant jusqu'à vingt-et-un ans, où l'instructeur doit s'appliquer particulièrement à développer les facultés mentales.

     On pourrait voir une certaine correspondance entre les trois âges que nous venons de citer et les règnes minéral, végétal et animal : dans le premier, la conscience est sur le plan physique ; dans le second, elle se développe sur le plan des émotions ; dans le troisième, le mental inférieur s'affirme et mène au stade où l'homme devient vraiment le penseur. Alors s'écoule au milieu de la vie une longue période : c'est la carrière humaine proprement dite ; elle est suivie à son tour de la vieillesse que devrait accompagner la sagesse. Celle-ci est encore imparfaite chez la plupart des hommes, n'étant qu'une ombre des cimes surhumaines où ils parviendront un jour.

      Au temps où Notre-Seigneur le Bouddha séjournait ici-bas, un disciple lui demanda un jour de résumer en un seul verset l'ensemble de sa doctrine. Le Seigneur réfléchit un instant et répondit :

      Cessez de commettre le mal ; Apprenez à bien agir ; Purifiez votre propre cœur ; Telle est la religion des Bouddhas.

      Comment ne pas trouver ici une correspondance avec la doctrine des trois degrés de la Franc-Maçonnerie ? Celle du premier degré est celle de la purification ; il faut, dit-elle, éliminer de la nature tout ce qui pourrait pousser l'homme aux actes égoïstes et inconsidérés. Celle du deuxième degré prescrit à Homme de rechercher l'instruction, d'acquérir le développement intellectuel qui non seulement l'empêchera de mal agir mais encore, et certainement, l'engagera dans la voie de l'action altruiste. Celle du troisième degré enseigne à s'élever à un plan supérieur, et à considérer, non pas seulement l'acte extérieur, mais aussi la condition intérieure dont toute manifestation extérieure devrait être l'expression.



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(38)  An examination or the Masonic Ritual, p. 31.




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